« Culture projet » en entreprise, qu’est ce que ça implique ?

Nous savons tous que chaque entreprise  va développer et mettre en place une méthode de conduite de projet qui lui est propre. 

Elle va devoir définir le type de décisions à prendre, les actions à réaliser, la manière de communiquer des membres de l’équipe… Cette culture englobe des valeurs, des normes et des attitudes que va adopter l’ensemble de l’organisation pour mener ses projets à bien.

Selon la maturité de l’organisation et des équipes, cette culture va être plus ou moins explicitée.

Parmi les différentes cultures qui ont fait leurs preuves, zoom sur la culture projet.

Mais d’abord, qu’est ce qu’un projet ? 

« Un projet est un processus unique, qui consiste en un ensemble d’activités coordonnées et maîtrisées comportant des dates de début et de fin, entreprises dans le but d’atteindre un objectif conforme à des exigences spécifiques telles que des contraintes de délais, de coûts et de ressources » [ISO10006, 1997]

La première étape pour une équipe qui souhaite donc mettre en place une culture projet au sein de son organisation va être de définir:

  • L’objectif à atteindre (un logiciel ou un service), qui va généralement se matérialiser par un cahier des charges.
  • Une date de livraison 
  • Une enveloppe budgétaire

Étapes et méthode de développement

Si théoriquement, la culture est indépendante de la méthodologie de gestion de projet qui va être utilisée (méthodes séquentielles telles que cascade ou cycle en V ou bien méthodes itératives telle scrum), l’organisation va fortement influer sur la méthode. 

C’est à l’équipe de choisir la méthodologie qui lui convient mais nous allons détailler dans cet article le cycle de développement en cascade qui est le plus souvent rencontré avec une culture projet.

Typiquement, voici les étapes du cycle de développement:

  • Cadrage: phase d’analyse et de définition des objectifs
  • Conception: conception dans le détail ce qui doit être fait, comment et avec quels moyens. Planification dans le temps des étapes et de la mobilisation des équipes et des ressources.
  • Réalisation: Mise en oeuvre et développement des éléments planifiés
  • Clôture: recette, livraison du logiciel/ service et bilan des apprentissages
Cycle de développement séquentiel
Projet cyclique

Conséquences et caractéristiques

L’ensemble des ces éléments va impliquer des caractéristiques fortes d’une culture projet. 

Tout d’abord, en terme d’organisation. Les équipes projet sont généralement divisés en silos: le chef de projet est en charge du cadrage et de la relation client, les architectes en charges de la conception, les testeurs en charges de la recette etc. Lié au fait que les étapes du projet n’impliquent  le client qu’au début puis à la fin, cela peut mener à un effet tunnel. 

Afin d’éviter de livrer un logiciel qui ne répond pas aux attentes du client, il est donc important de mettre en place une communication efficace au sein des équipes, de s’assurer de la compréhension partagée entre les étapes et d’informer régulièrement le client de l’avancement en lui montrant ce qui a été fait. 

Mais livrer le logiciel qui satisfait le client n’est pas suffisant et la réussite du projet dépend également du respect du triangle périmètre / coût / délais fixé contractuellement lors de la phase de cadrage. Or, plus le projet est grand, complexe et long, plus il est difficile de planifier et d’estimer les coûts. Cela implique pour les développeurs, que la seule variable réglable en cas de retard est la qualité du développement. En cas de projet complexe, il est donc primordial de s’interroger sur les bénéfices et les risques d’une culture projet. 

En termes d’apprentissage et de valeur apportée au client et aux utilisateurs, le bilan ne peut être fait qu’à la livraison, car c’est à ce moment là que les utilisateurs finaux vont découvrir le projet et faire des retours. Or, c’est à également à ce moment que la capacité d’action est la plus limitée et la plus coûteuse. En effet, une culture projet implique une irréversibilité forte: la capacité d’action est très forte au début (car rien n’est encore construit!) mais diminue au fur et à mesure car les choix faits en début de projet limitent les possibilités d’action en fin de projet.

Pour conclure …

Dans une culture projet, l’organisation recherche la satisfaction client. Son but est de livrer un objectif défini en début de projet avec le client dans le respect du cahier des charges, des coûts et des délais.

Les principaux risques sont:

  • Livrer un logiciel de mauvaise qualité: les équipes ont mal estimé les délais ou les coûts (ou les deux!), le client met la pression aux équipes qui vont rogner sur la qualité pour rattraper leur retard.
  • Livrer un logiciel qui ne répond pas à ce que voulait le client. Entre ce qu’il a dit, ce que le chef de projet à compris, ce qu’il a transmis comme information aux développeurs… Attention donc à l’effet tunnel !

Une culture projet est donc plus appropriée à des projets peu complexes, que l’on sait faire et plutôt courts sur la durée. L’apprentissage n’intervenant qu’à la livraison, c’est une culture peu adaptée à l’innovation. 

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